Les photos, cartes, récits montrent un plateau subhorizontal à l’ouest du Nil depuis Assouan jusqu’au site des pyramides.  Ce plateau s’élevait d’une quarantaine à plus d’une centaine de mètres au-dessus du Nil et le cap dépassait amplement la canopée du delta pour constituer un point d’observation exceptionnel, visible jusqu’à une vingtaine de km en Méditerranée.

Il est maintenant admis que le plateau était une savane, clairsemée d’arbres, ravinée par endroits, laissant supposer un écoulement de surface, peut-être plus important qu’on ne le croît ; il était habité, exploité pour ses champs, ses plans d’eau et ses canaux naturels.  La présence d’eau implique une végétation et même les vestiges d’une hypothétique forêt, celle-là même qui aurait pu être utilisée pour construire les pyramides.  Toutefois, une forêt et les sols calcaires font parfois mauvais ménage.  Les forêts acidifient les sols, solubilisent les calcaires et provoquent la formation de karst; ces capillaires se développent en ruisseaux pour devenir des rivières souterraines en quelques centaines d’années.  Au fil du temps, des segments de rivière ont pu se colmater, se rejoindre pour grossir ou s’assécher pour ne laisser que des galeries à explorer.

Ces éléments donnent à penser qu’au temps des pyramides, un élément flottant aurait très bien pu descendre un courant quelconque sur ou sous une partie du plateau, peut-être même depuis Assouan jusqu’au site actuel.  Cette hypothèse aurait très bien pu influencer, sans être décisive, le choix du site des pyramides.

Les blocs de masse en calcaire provenaient du plateau même de Gizeh, en amont du site, le calcaire fin du revêtement provenait de Tourah et d’el-Maasara, à environ 17 km en amont sur la rive orientale du Nil, et le granit provenait d’Assouan à environ 700 km en amont sur le Nil.  Tous les blocs de finition et de masse, détachés du front de taille en carrière, devaient être évacués pour faire place aux opérations ; ils devaient alors êtres déplacés vers un ou des sites de réduction pour être taillés le plus près possible des dimensions finales avant le transport, afin de réduire : le travail de dernière minute, la manutention des gravats et l’empoussiérage du site.

Toutes ces pierres ont dû être transportées ou flottées depuis leur point d’extraction jusqu’au site.  Une question se pose, à partir de quel endroit les embarcations auraient-elles pu quitter le Nil et emprunter un canal de dérivation pour se retrouver sur le plateau et profiter quand même d’une déclivité vers le site?

Les distances entres les carrières et le site de la pyramide de Khéops varient de quelques km à plusieurs centaines de km, chaque bloc pouvait prendre des jours ou des semaines à extraire, autant à transporter au pied de la pyramide et encore autant à monter en place et à installer.  Tous les points d’extraction, les relais de transport et la destination finale sont autant de milieux de vie où il faut s’intéresser à tous les besoins des travailleurs et de leurs familles : abris, alimentation, soins du corps, vie de couple et enfants.  Quant à eux, l’éducation, l’apprentissage et l’exercice d’un métier sont continus la vie durant.  Ils sont l’âme, l’émotion, l’expression d’un peuple et de son œuvre.

 

 

 

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Dessin : Dany Lavoie

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